Du blanc au noir, contrastes et matières.
« Les Pétroleuses » est une série « couture » réalisée à partir de demi figurines chinées et de chambre à air revalorisées travaillées en dentelle. Ces comtesses de porcelaine étaient fabriquées en Allemagne entre les années 1920-1940. on les retrouvait principalement en ornement sur des boites à poudre ou coussins de couture. Leur fabrication s’est arrêtée avec la destruction des ateliers de production lors de bombardements pendant la seconde guerre mondiale.
Vêtues d’habits de pétrole, elles sont reines. Certaines sont montées sur des boites, d’autres mises en scène dans des univers marins ou terrestres (scènes de l’Anthropocène).
Entre misogynie et mépris de classe, le mythe de la pétroleuse de la commune. Le terme de « Pétroleuses » date de 1871, à l’époque de la Commune. Mai 1871, après 2 mois d’insurrection, la commune de Paris est réprimée par l’armée versaillaise, lors de la « semaine sanglante ». Parmi les insurgés, des milliers de femmes sont sur les barricades pour défendre leur quartier, ravitailler les combattants et soigner les blessés.
L’armée versaillaise reprend Paris arrondissement par arrondissement. Elle déloge les insurgés et procède à des milliers d’exécutions sommaires. Dans le chaos des combats, de nombreux bâtiments sont incendiés : palais de la Légion d‘honneur, Cour des comptes, Hôtel de ville, Palais des Tuileries…
Devant l’ampleur de ces destructions, la presse versaillaise accuse les insurgés et trouve un bouc-émissaire idéal : on accuse alors ces femmes d’avoir allumé des incendies avec du pétrole d’où le terme « Pétroleuse ».
Malgré le mythe populaire de la « pétroleuse », aucune femme n’a jamais été reconnue coupable d’incendie criminel délibéré. Le mythe de la pétroleuse faisait en réalité partie d’une campagne de propagande orchestrée par les hommes politiques versaillais, visant à dépeindre les Parisiennes de la Commune comme destructrices et barbares, pour donner la victoire morale aux forces royalistes sur les Communards.